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Du 07 – 09 au 25 – 09 -16, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), a eu le plaisir de présenter les œuvres de l’artiste peintre française, Madame MARIE-CLAIRE HOUMEAU, au cours d’une exposition intitulée TRANSPARENCES.

TRANSPARENCES est avant tout une étude extrêmement fouillée sur la matière. Il faut entendre par là une étude sur la philosophie de la matière. En cela, son œuvre atteint une dimension métaphysique. A la fois par l’éclairage apporté au sujet traité, à savoir le verre, mais aussi par la mise en situation spatiale du même sujet.
Le verre, décliné sous les traits de l’ampoule et de la bouteille, le dénominateur commun entre ces deux objets, réside dans le fait qu’il s’agit de verre brisé, lequel, une fois reconstitué par le truchement de l’imaginaire, recompose la forme initiale : l’ampoule et la bouteille telles qu’elles existent dans la réalité.
L’artiste se sert de la peinture pour nous rappeler une leçon de physique : le verre, qu’il compose une forme définie ou qu’il soit réduit en brisures, demeure toujours du verre. Dès lors, l’artiste rend la matière virginale, virtuellement inaltérée. Forme et idée, même désarticulées, retournent à l’entité originelle.

PLANETE EN FUMEE (80 x 80 cm – huile sur toile)

Ses débris reposent à même le sol. On éprouve le sentiment d’avoir devant soi les différentes pièces d’un puzzle devant être monté pour retrouver la forme originale. Le rôle de l’arrière-plan demeure le même : il met en relief les pièces éclatées pour en relever leur matérialité.
A l’instar de l’ampoule, la couleur acquiert une symbolique inconsciente. Le bleu de la bouteille contraste avec le blanc de l’espace enveloppant.
Ce qui confère à l’ensemble une atmosphère assez froide. Peut-être même dangereuse par certains aspects, car à effleurer la toile du doigt, on a le sentiment de pouvoir se couper.
Le verre est conçu dans toutes ses anfractuosités et ses transparences (d’où le titre de l’exposition). La symbolique menaçante et mystérieuse du bleu de la bouteille excite notre désir, en conjuguant notre peur du verre tranchant au désir de nous y plonger pour ressentir physiquement les effets de cet univers. Tandis qu’en ce qui concerne l’AMPOULE BRISEE (citée plus haut), la chaleur (même éteinte) qu’elle dégage nous inspire un sentiment de réconfort.
La matière (servante absolue du concept) et l’idée se conjuguent pour établir à partir de l’image, tout ce qu’il y a de faussement désagrégé et de déstructuré, obligeant ainsi le visiteur à lui conférer une âme, c’est-à-dire une dynamique à cet univers en suspension.
L’ensemble des pièces occupe, à la fois, le centre ainsi que les extrémités de l’espace. Le traitement de la bouteille est conçu presque en diagonale. Tandis que l’ampoule s’étale sur tout le centre de la composition, laissant à l’espace enveloppant (à l’avant comme à l’arrière-plan) la tâche de centrer le sujet dans un halo de lumière.

participe de ce qui distingue la plupart des artistes d’aujourd’hui, à savoir la mise en scène d’une symbolique personnelle, très souvent associée à des problématiques contemporaines. Cette œuvre exprime symboliquement la décision irrévocable d’arrêter de fumer de la part de l’artiste. La sphère représente notre planète de laquelle s’échappe de la fumée. Il s’agit de la manifestation d’une libération personnelle associée au drame de la pollution. A l’instar de la BOUTEILLE BRISEE (citée plus haut), nous retrouvons la même note bleue mais exprimée en dégradés entremêlée au blanc. Santé personnelle et écologie sont ici intimement liées.
Techniquement considéré, l’artiste a d’abord abordé l’espace par le noir de l’arrière-plan, sur lequel elle a défini la sphère à la fois corporelle et terrestre, laquelle va en se libérant des chaînes de la pollution tabagique. Le bleu est ensuite appliqué par transparence, à partir de l’arrière-plan noir, représenté comme toxique. Cette œuvre se définit dialectiquement par rapport au mal (personnel et universel) à combattre. La lumière devient son aboutissement.
TRANSPARENCES est le résultat par lequel l’ombre se dilue pour faire place à la clarté. Elle participe d’une « brisure » (comme l’artiste le définit elle-même) dans sa vie personnelle.
Mais la fracture n’est pas destinée à demeurer telle quelle. La brisure n’est pas condamnée à suinter dans le pus du désespoir : elle devient la condition sine qua non à la reconstruction. Et cela se perçoit dans le sentiment du « puzzle » que le visiteur est tenté de reconstituer pour revenir à l’image basique de sa propre existence. Autodidacte, l’artiste peint

depuis quinze ans. Elle a débuté par l’aquarelle qu’elle a pratiquée pendant cinq ans pour se diriger ensuite vers l’huile, utilisée de façon pure, sans adjuvants. Elle a voulu entamer son parcours créatif sans se référer à aucun nom de la peinture. Ce n’est qu’aujourd’hui, en constatant sa progression créatrice, qu’elle visite les principaux piliers de l’histoire de l’Art. Nul doute que le visiteur aura remarqué que l’artiste est attirée par les formes sphériques. Cela s’explique par la symbolique de la sphère, laquelle est, à la fois, une métaphore du globe terrestre ainsi que de l’œuf et du ventre féminin en gestation. Par conséquent, l’image de la sphère nous ramène à la vie. A la recherche de nouvelles idées, l’artiste compte persévérer dans ce cheminement créateur. Ses sujets précédents sont drastiquement différents de sa production actuelle. Mais on y décèle déjà la grande maîtrise du trait et surtout de la couleur dont elle semble être amoureuse. De son propre aveu, c’est la première fois qu’elle expose la thématique des sphères, curieuse de découvrir la réaction du visiteur.
MARIE-CLAIRE HOUMEAU analyse la brisure humaine et la met en scène à l’intérieur de l’espace pictural, lequel devient, par la sensualité à vif du traitement qu’elle lui accorde, celui de l’espace de l’âme.

François L. Speranza. – Une publication Arts et Lettres

Article weekend Scope

Marie-Claire Houmeau caresse de grands… desseins depuis ses 40 ans. Ancienne comptable, elle s’est reconvertie en artiste-peintre. En vacances chez nous en compagnie de son mari Michel et de sa fille Fanny, elle dévoile aux lecteurs de Scope ses esquisses.
Être artiste, c’est avant tout partir d’un rien pour aboutir à quelque chose de concret. De nature réservée, Marie-Claire Houmeau enseigne les Beaux-Arts à Paris. Elle ne s’est pourtant pas fait prier pour nous parler de sa passion de l’art, et, surtout, de son amour pour tout ce qui touche de près aux aquarelles sous forme de cases créoles.

J'étais en visite dans votre belle île l'année dernière et j'ai beaucoup aimé votre pays, les gens sont accueillants et on se sent presque chez soi. Comme je suis passionnée par les vieilles maisons créoles, j'en ai profité pour en faire quelques esquisses.

Initiation. Comptable dans une boîte très réputée, Marie-Claire a, le jour de ses 40 ans, a abandonné son métier. La raison en est toute simple. « La vie ne s’apprend pas toujours sur le tas, mais également en passant par des chemins détournés. Du dessin… au dessein, j’ai découvert mes prédispositions pour le dessin, le jour de mes 40 ans, lorsque mon mari m’avait offert une boîte d’aquarelle. Mon premier croquis, une chouette, n’était pas terrible. J’ai suivi des cours d’initiation à la peinture pendant six ans et, depuis, cette activité est devenue un travail à plein temps. À force de patience et de persévérance, je suis parvenue à peindre des aquarelles tout en dispensant des cours de dessin en aquarelle, huile, et sculpture sur pierre, peinture sur objet, au Val de Marne à Paris. »
Huit ans de métier, huit ans de bonheur. 
Je fonctionne à l'instinct et à coups de pinceaux. Je suis doublement gâtée puisque Michel, mon mari, est aussi photographe à ses heures perdues. Il me ramène des clichés lors des voyages et je m'empresse évidemment à les mettre sur toile. Mais tout est une question de goût. Le paysage qu'offre la Martinique, la Corse, l'Asie n'est pas le même que chez vous à l'île Maurice. J'avoue avoir une préférence pour l'Asie, c'est la civilisation, la forme de vie qui existe qui me plaît en tant que femme-artiste.

Spontanéité. Marie-Claire Houmeau a une technique propre à elle. Elle peint sur du papier torchon. « Cela ressemble quelque peu à du tissu crêpé, il est doux au toucher, mais fragile et l’effet après le dessin est génial. Je fais surtout appel à la spontanéité. Je diversifie mes tableaux, tantôt je choisis de peindre une maison coloniale, tantôt c’est une harpe ou des fleurs, tout dépend de l’acquéreur, mais il est vrai que les gens sont demandeurs de paysages et de cartes postales sous formes d’aquarelles. Les gens aiment aussi les antiquités, et je peins spécialement sur de vieux arrosoirs, etc.… »
Un artiste est un inspirateur et un instigateur et pas forcément celui qui conçoit les choses en les réalisant. Marie-Claire Houmeau qui ne se catalogue pas dans le registre du français individualiste veut absolument monter des galeries, mais uniquement pour être en émulation et non en confrontation. L’art est une énigme qui tout en gardant cette part de mystère secret doit être accessible à tous, souligne-t-elle. Maurice étant son coup de cœur, elle n’écarte l’éventualité de revenir pour exposer cette fois ses tableaux au grand public.

Articles de Presse (scans)

marie-claire Houmeau - artiste peintre